Inclusion sociale

Au P’tit Comité, Patrick forme ses collègues au métier de serveur

Au P’tit Comité, Patrick forme ses collègues au métier de serveur

03 Juin 2025

Normalement, Patrick aurait dû quitter le restaurant d’insertion du Comité mosellan de sauvegarde de l’enfance, de l’adolescence et des adultes (CMSEA) au bout de vingt-quatre mois de contrat, le maximum autorisé. « On a eu une dérogation. On peut en obtenir quelques-unes pour l’emploi de seniors », apprécie Véronique Chator, chargée d’insertion au sein de cet organisme. Le fait qu’Au P’tit Comité, créé en août 2022 à Metz , rencontre « des retours excellents » , a sans doute aidé. « Notre objectif, avec le soutien financier de l’État, du Département et du Fonds social européen, était d’ouvrir un établissement qui ne présente aucune différence avec celui d’à côté, si ce n’est de lever les freins qui empêchent des personnes d’aller vers l’emploi : la barrière de la langue, les enfants à garder, l’âge… »

 

Toujours consciencieux dans le travail

Le pari semble gagné pour Patrick, « 62 ans bientôt », lui qui a démarré dans le milieu « à 14 ans » et a été responsable de différents bars et tables. Jusqu’à un malheureux accident de parcours : ce professionnel se fracture l’épaule et se retrouve « poussé vers la sortie » par son dernier employeur. « Pourtant, j’ai toujours été consciencieux et honnête dans mon travail », assure-t-il. Il reprendra finalement le plateau avec le CMSEA il y a trois ans.

« Aujourd’hui, c’est un pilier du P’tit Comité. Le maître d’hôtel qui forme les nouveaux », salue Gilles Vagray, le responsable restauration gérant actuellement quatre employés en cuisine, un stagiaire et trois personnes en salle. À l’image de Ludivine, 37 ans. « Patrick m’a appris à passer commande, à monter une cave. Il est strict mais aussi très sympa quand on le connaît un peu », témoigne l’ancienne aide-soignante. « J’espère qu’il va rester encore un an ! » L’intéressé rigole : « Jusqu’à ma retraite, oui. Je me sens bien ici. » Ravi même de partager son expérience avec la nouvelle génération : « Je leur demande de la rigueur, d’être à l’heure, à l’écoute du client et souriant ».  Un savoir-faire qu’ils mettront en avant, plus tard, face à un futur recruteur.

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