Inclusion sociale

Violences intrafamiliales : l’intervenante sociale complète le travail des gendarmes

Violences intrafamiliales : l’intervenante sociale complète le travail des gendarmes

03 Novembre 2021
 

 






Depuis janvier, plus de 140 faits de violences intrafamiliales ont été recensés sur le secteur de la gendarmerie de Behren-lès-Forbach par le capitaine Fabrice Gruter. Ici, Virgnie Perbet, intervenante sociale, vient compléter le travail des enquêteurs, dans l'aide aux victimes. 
 

Virginie Perbet est travailleuse sociale au sein du pôle Espoir du CMSEA , dont l'une des missions est l'accompagnement des victimes de violences intrafamiliales. Depuis 2017, la professionnelle intervient dans les commissariats et gendarmeries du secteur , en relais du travail des forces de l'ordre. Car son rôle est bien défini. Pas question d'empiéter sur celui des gendarmes et policiers, mais plutôt de le compléter, en apportant une prise en charge et un suivi social des personnes en détresse. « Dans la majeure partie des cas, ce sont des femmes victimes de violences conjugales », indique Virginie Perbet. Quand l'enquêteur s'occupe du volet sécurité et pénal, l'intervenante, elle, se charge de l'aspect social et civil. Chaque maillon de la chaîne compte.

Et surtout, la tâche est immense. Depuis le début d'année, à la gendarmerie de Behren-lès-Forbach, le capitaine Fabrice Gruter a recensé plus de 140 faits de violences intrafamiliales. « Nous sommes sur un seuil élevé depuis plus de deux ans maintenant », note-t-il. « Avec les différents confinements, le nombre de signalements a explosé un peu partout. Ici, c'était déjà le cas avant. »

 

« Pas suffisamment armés »
 

Aujourd'hui, lorsqu'une victime pousse la porte de la gendarmerie, ou suite à une intervention à domicile, le gendarme prend note du maximum d'éléments. « Ça, c'est notre rôle », explique le capitaine. « Mais nous sommes face à des personnes en grande détresse, et pas suffisamment armés pour leur venir en aide au-delà. »  

C'est donc là qu'intervient Virginie Perbet. « Une femme qui veut quitter son mari et hésite à déposer plainte est souvent démunie. Où aller ? À quelles aides a-t-elle droit ? Que vont devenir ses enfants ? Quelles structures contacter ? Autant de questions auxquelles les forces de l'ordre ne peuvent pas toujours répondre », estime l'intervenante.

Alors, elle prend le relais pour orienter les victimes. « C'est souvent frustrant pour nous, car on aimerait pouvoir les aider plus », souffle Fabrice Gruter. « Et on a beau être le plus humain possible, certaines questions vont au-delà de nos compétences. »

« Être le plus réactif et à l'écoute possible »

Lors de leur formation, pourtant, les futurs gendarmes sont sensibilisés à ces questions. « Une fois sur le terrain, nos quelques notions ne sont pas toujours suffisantes. Mais on tente d'être le plus réactif et à l'écoute possible. »

Régulièrement, la brigade de Behren se réunit autour de Virgnie Perbet, pour faire le point, évoquer des situations délicates, certains échanges difficiles avec des victimes. « C'est important d'en parler », affirme Fabrice Gruter. « Et d'apprendre à mieux réagir, à employer tel ou tel mot plutôt qu'un autre, face à des personnes qui vivent un drame. »

Au quotidien, en coulisses, Virginie Perbet est toujours prête à intervenir si besoin. Un travail de concert donc, « pour que les victimes se sentent en confiance et n'aient plus peur de parler ».

Permanence téléphonique et accompagnement individualisé
 

Virginie Perbet et Sophia Matta sont les deux intervenantes sociales au sein du pôle Espoir du Comité mosellan de sauvegarde de l'enfance, de l'adolescence et des adultes (CMSEA), en Moselle Est. Elles interviennent dans les commissariats de Forbach et Freyming-Merlebach et les gendarmeries de Behren-lès-Forbach, Farébersviller, Boulay-Creutzwald et Folschviller. Ce partenariat a vu le jour en 2015, porté par les collectivités locales et l'État, via le fonds de prévention de la délinquance et de la radicalisation.

Le dispositif Espoir propose également un accompagnement individualisé avec une permanence téléphonique et un accueil sur place, « dans un espace qui se veut un lieu de parole, de réflexion et d'élaboration », précise Virginie Perbet. « Un accompagnement global peut s'inscrire dans la durée, en fonction du cheminement des personnes. »

Pour plus d'information :

Dispositif Espoir
1 rue des Moulins à Forbach
03 87 84  83  29 les lundis et jeudis de 9 h à 11 h et de 13 h 30 à 16 h et les mardis de 13 h 30 à 16 h 30.

Article du Républicain Lorrain paru le 01/11/2021

Photo RL /Gaëlle KRAHENBUHL
 

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